Panama Papers: L'opacité dans les paradis fiscaux va inévitablement diminuer, estime Mirko Hayat
Suite aux révélations des "Panama Papers", Mirko Hayat, professeur affilié en droit et fiscalité à HEC Paris, explique que cette nouvelle affaire conduira rapidement vers plus de transparence fiscale dans les paradis fiscaux. Il estime de plus que cela pourrait augmenter les recettes fiscales des états et finalement abaisser les taux d'imposition.
"Ce mouvement vers la transparence est lent et loin d'être parfait, mais il est inexorable", explique le professeur Hayat, qui souligne que cette tendance s'est accélérée au cours de ces dix dernières années, en particulier après la crise financière de 2008, bien avant l'avènement des récente fuites (leaks). "Panama Papers, Luxleaks et Swissleaks ont sans doute accéléré ce mouvement".
L'année prochaine, le Luxembourg procédera à l'échange d'informations et donc aura un niveau de transparence totale, de sorte que si un particulier ouvre un compte dans ce pays européen, ses informations seront automatiquement communiquées à son pays de résidence. La Suisse va faire de même en 2018. "Les deux Etats se sont engagés très fermement [vers la transparence] quand on sait la force avec laquelle ils tenaient à leur secret bancaire."
À l'heure actuelle, tout le monde a le droit d'ouvrir un compte à l'étranger et créer une société offshore car établir une entreprise partout dans le monde est un pré requis du libre-échange. En conséquence, Mirko Hayat estime que la mise en place de ces entreprises est peu susceptible d'être réglementée. "Le phénomène d'enregistrer des sociétés offshore continuera d'exister pendant un certain temps et il y aura toujours des échappatoires", dit Hayat. Cependant, il explique que l'opacité diminue dans le monde entier, et que la création de sociétés écrans qui n'ont aucune activité commerciale et, dans certains cas, aucun personnel, deviendra de plus en plus difficile.